La faune d'Indore...

Publié le par Silène

Qui est la belle, qui est la bête ?

 

 

 

C’est vraiment tordant lorsqu’on découvre l’Inde, de croiser tous ces animaux dans les rues :

 

 

Chiens faméliques, quémandant un chapati devant une échoppe ; chèvres gambadant gaiement sur les ordures ; vaches sacrées allongées royalement en plein milieu de la route ; cochons sauvages hideux en train de fouiller dans les déchets et de mastiquer faute de mieux des bouts de plastique ; chameaux élancés au milieu du trafic, conduits par des enfants de groupes nomades; chevaux et éléphants maquillés de toutes les couleurs pour célébrer un mariage… Quand on s’éloigne un peu de la ville d’Indore, on peut même croiser des petits singes… Et Indore, je ne vous décris que mon horizon limitée à une petite ville industrielle !

 

 

En même temps ça me crève le cœur de voir ces bêtes si mal en point à chaque fois ! Je réfrène mes sentiments car les gens autour de moi ne comprendraient peut-être pas… Peut-on s’attendrir sur le sort des animaux dans un pays où près de 45% de la population souffrent de malnutrition ?

 

 

C’est pourquoi j’ai été agréablement surprise il y a quelques temps de rencontrer  par hasard un groupe de jeunes militants pour la protection des animaux, au sein d’une petite ONG… Enfin, je ne les ai pas vraiment rencontrés par hasard, ils m’ont pris en stop un soir, avec une idée bien précise en tête, alors que j’essayais de trouver un rickshaw pour rentrer à l’Institut. J’ai été un peu trop enthousiaste sûrement, lorsqu’ils m’ont expliqué ce qu’ils faisaient, car depuis ils ne cessent de me harceler !

 

 

J’ai reçu des tonnes de coups de fils – auxquels je ne répond plus – et des invitations, ils m’attendent devant le marché à midi, bref… un peu envahissant les amis des animaux ! La plus virulente d’entre eux s’est introduite plusieurs fois dans l’Institut, pour essayer de me retrouver et de me convaincre de m’engager dans leur organisation, ce qui m’a attiré les foudres de la direction…

 

 

C’est dur dur à chaque fois de faire comprendre que ma couleur de peau n’est pas synonyme de richesse, de sentir que l’on attire l’attention des gens, sans que ce soit pour les raisons que l’on voudrait… C’est dur aussi de promouvoir des idéaux de justice sociale, d’expliquer que l’on travaille pour le développement de la condition des jeunes femmes d’origine rurale et tribale, lorsque nos interlocuteurs – qu’ils soient journalistes, étudiants, travailleurs sociaux… - sont plus préoccupés par notre origine occidentale que par la cause que l’on veut promouvoir !

J’ai rencontré un journaliste très ouvert hier soir, chez une amie, il est éditorialiste d’une presse locale et veut publier des articles sur notre travail au sein de l’Institut Barli, pourvu que ce soir pour de bonnes raisons cette fois !

 

Publié dans Carnet de Route

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B
Tu pourrais écrire un artikeul non?Vu comme tu décris tout ça, j'imagine Indore comme étant l'arche de Noé à ciel ouvert, en plus crade, et sans le Déluge pour nettoyer tout ça...Tiens sinon,ça me rappelle pas mal Maurice dans la mesure où j'étais souvent pris comme quelqu'un de pété de thunes, sauf qu'évidemment je ne pouvais rien faire pour faciliter le quotidien des gens...Je t'embrasse fort!
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